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Inaugurale. La Robe.

28 Février 2021

Tant d’années ! Alors sortir du silence. Venir là où s’épuisent les mots.

Noir, froid est l’océan qui bruisse en moi, au plus profond. Sourd, lourd des amortis aux battements de mon cœur. Au plus enfoui qui bat la mesure de l’attente. Qui combat. Qu’un relâchement survienne et tous les détours se greffent aux notes sombres de l’angoisse. Sombres, où s’enroule en secret le spectre de ce que l’on appelle comme une quête, dans le désir d’intégrer un récit, une histoire, quelque chose de plus soutenable. Je dirai une ligne cohérente pour fuir les désordres qui collent à la peau et font suinter le manque.

Fuir, gagner le couvert d’un âge sans couleurs, sans odeurs, qui se perdrait aux confins d’un temps qui ne correspondrait plus aux aspirations qui nous conjuguent.

Retrouver l’absent qui tarde à apparaître, parce qu’il reste sourd aux appels, n’entend plus les signaux que nos nuits lui divulguent, dans l’alphabet secret des parfums enfouis de l’attente.

Parfums au goût d’écorchures.

Les écorchures d’un fruit qui appelle sa maturité, son alanguissement, sa délivrance.

Car le fruit chute, lui, quand il a terminé la longue courbe de sa maturation, bruni par les embruns solaires, piqué par les assauts d’une guêpe rêveuse qui se délecte, un temps, du suc que la nuit attise en ses chants de violettes.

Il chute quand la course est finie dans l’herbe haute et grasse, sur un caillou muet, dans l’eau moribonde d’une mare. Tout dépend des déclinaisons que les saisons lui ont allouées.
Il chute, loin de l’aspiration de tout être à se perdre, à fuir la lente piqûre mortifère d’une étreinte que lui prélèvent, chaque jour, les tours et détours du destin. Loin de l’oubli de l’âme. Loin de la mort d’un être. Loin, dans le silence du mutisme qui l’habite. Loin du vacarme de toute chair vive qui s’agite.

Chute.

L.C La Robe.

Inaugurale. La Robe.
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