2020. Touristic.
Faut éviter de sortir là j'ai vu des grands dingues sur la route. Des bateaux, des bouées, des vélos, des regards déjà fatigués comme si les vacances c'étaient une corvée. La calotte crame. La Sibérie en fumée et toi, tu sors les raquettes, tu veux encore jouer. "Maman, c'est le climat le plus grave, je vais rentrer, en rébellion.. La vraie !" "-t'inquiète, on va y aller !". Et c'est d'un triste ce tourisme, des chaises espacées d'un mètre, des looks chiffons, couleurs fadasses, ça veut s'informer ce soir, de l'histoire de la cathédrale d'Albi. On a quatre fausses cathares qui chantent avec des voix de fluet. Aucune présence scénique, on se croirait à la kermesse d'une colo. Une colo de gens qui s'ennuient, comprennent plus rien à comment ça vire. Mais ne comptent en rien s'inscrire dans l' histoire, faire l'histoire, mettre un poing sur la table. Non, ça déambule, funambule du rien, du vacant. Mais ça s'attable à tous les menus qu'on veut leur fourguer. Ah, y a du monde en terrasse pendant qu'ailleurs... Faut rouler vite, tenter de trouver la ligne de fuite, rallier le réseau de ceux qui vont continuer d'élever les digues. Le Mur au désastre, l'effondrement, le mot.... qui nous guette.
Illustration
Orson Welles, "Vérités et mensonges", "F for Fake", 1973.