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LA MUERTE

22 Février 2024

LA MUERTE
LA MUERTE
LA MUERTE

Donc, dans ce que je décris de l’emprise ici, il me semble la voir se reproduire chez lui dans cet accaparement qu’il exerce sur un nombre d’auteurs littéraires ou cinéastes, pour décider qu’il les résume tous, à lui tout seul. Qu’il est l’accomplissement d’un nombre incalculable de génies. Lui ?

Il me semble retrouver ici, cette idéologie de l’image, ce talent à l’utiliser, à la charger de symboliques comme vecteur, construction de personnalité. Ce que des figures totalitaires de l’histoire ont utilisé : Hitler et son impuissance sexuelle, Mussolini et ses malformations physiques, il en est de même ici. Une malformation à écrire, un estropié du langage qui par moment se lève. On se dit : « oui y a quelque chose », mais la phrase d’après, dans la vocifération, il y a perte de sens.

C’est ce qui m’a frappée d’entrée à la première lecture de ses poèmes. On ne peut rester indifférent à la richesse du langage (je lui ai piqué son dictionnaire des synonymes où il puisait les termes et je faisais longtemps comme lui, je récoltais les mots ) mais en avançant plus loin, on ne sait où il veut en venir. Il ne reste que le malaise, la difficulté que cet être qui a failli mourir dès les premières heures de sa vie, (extrême onction du grand père sur l’enfant soupçonné mort)… un mal-être qu’il continue de jeter au monde, mais dans quel but ? Est-ce cela que vous recherchez vous, chez un auteur ? Être contaminé par ses difficultés à vivre, à être compris et aimé ? J’y note comme un désir de vous faire collaborer à une sorte de perversité. Et c’est ce qui m’arrive lorsque je me replonge dans ses lignes. Il y a quelque chose chez moi, qui a collaboré à vouloir faire plier les autres, ses collaborateurs, son public, ma famille, mes frères, à ce malaise constitutif et maladif qui était le sien.

Vous le voyez, quand il termine ses interviews en se jetant à presque 70 ans, hurlant droit devant lui, dans la foule restreinte heureusement, criant sans raison, sans raison ! C’est effrayant ! Être à coté de lui dans ces instants-là, c’est vraiment horrible ! ça contribue à accentuer l’isolement et c’est ce que j’ai décrit dans l’incident de l’interview, sur la plage du festival de Cannes.

Alors, dans cet état de démence hystérique, imaginez le au volant d’un voiture de série, F1 ou F3 sur un circuit ! Il se prend la rampe, sort de piste et youpi ! Finie l’esbroufe 56 qui a décidé d’adopter le slogan : « si je n’avais pas été écrivain je serai devenu pilote » ! C’est du Marinetti, auteur futuriste que très peu de la jeune génération connaissent ! Mais c’est aussi ma famille, mes frères à qui il a dédicacé les éditions de ses poèmes, et qu’il incorpore à son destin, qu’il engouffre dans sa bouche ouverte et qu’il enterre avec moi.

Mais nous ne sommes pas morts.

Par contre, ce que je sais, c’est que lorsque j’en aurais fini d’écrire ces lignes, là oui, je laisserai tomber la pierre tombale sur lui. Là oui, s’en sera fini et je pourrai enfin marcher, m’étirer et respirer auprès des miens, après avoir retiré la dalle qu’il a volontairement coulée sur moi. Mais il ne l’a pas fait que pour moi, il l’a fait sur toutes les femmes qui m’avaient précédée. Ici, c’est une question de travail que je revendique. On n’efface pas le labeur et la participation d’une personne qui a été l’une des premières et la principale assistante de ses premières années de réalisateur. Il m’a coulée vive au béton du sens sur lequel chacun bute lorsqu’on aborde ses sujets.

Cette mythologie qu’il a construite « vaisseaux des morts », « pierre du stlelinskalt », « Z55 », « strike » « terminal toxique », « guerres sexuelles » son geste premier a été de l’inscrire dans l’imitation. Quand je ‘ai rencontré, il s’était approprié le geste de Raymond Roussel. Il m’en parlait beaucoup, de cet auteur qui restait dans  un wagon de train et regardait de loin, les villes où il se rendait. Qui écrivait, isolé. Il s’était fait faire un costume dans le même tissu, d’un carreau très chic qui passait à Limoges, mais qui à Toulouse, ne passait plus. Il abandonna ensuite ces tenues pour le pantalon de cuir, les santiags, le perfecto, les gants à la Vince Taylor, et y adjoignit le cran d’arrêt. Mais chacun sait que « l’habit ne fait pas le moine. »

Citez moi un écrivain, un réalisateur qui revendique son identité dans la continuité d’un maître qui n’a plus rien à prouver ?

Il est dans l’Imitation. Finalement, il aurait pu devenir un grand mystique ! C’est peut-être pour cela que je m’y suis précipitée ! La seule imitation que sa mère m’imposait et qui me restait. La porte de sortie, pour m’enfuir.

C’est pourquoi, il était bien pratique, c’était l’aubaine, de faire parler de lui par une universitaire bourrée de références, afin que sans efforts de sa part, sinon ratiociner sur magnéto de faux éléments de biographies, elle lui brosse l’identité.

Elle, qui invite sur les réseaux ses admirateurs à assister à la présentation de son livre, sur projection de « L’Affaire des Divisions Morituri », en affichant le plan de la Rolls, pour laquelle FJO n’a même pas payé le plein. Ceci, au moins, pour remercier son propriétaire de nous l’avoir prêtée: le père du comédien Philippe Sfez, qui n’avait pas manqué de nous le faire remarquer. Si elle veut rembourser maintenant, c’est open !

Oui quelquefois on est un peu petit.

N'ayant pas de photos de mes frères aujourd'hui en pilote, je poste celles-ci, à Gijon, un été dans les Asturies, celui des images captées de Zona Inquinata.

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