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LUZ.2

2 Avril 2024

Ho hisse

Ho hisse

Mais je ne comprends pas on t’a enlevé ton travail !

Viens monte, maintenant que tu es réveillée

Bois tête on va monter fouler es herbes du jardin aux buttes

Petits pieds sans souliers

Foule nus les herbes

Tu apprends à marcher

Pam

Pam

Font les mains de la marionnette du théâtre d’enfants

Pam

Pam 

Maman je veux monter sur l’âne et les clochettes

Je veux grimper sur la charrette, que tu mes suives 

Ça monte et descend près de la cascade

Elle est rugueuse la pierre à la butte

Elle est rugueuse ne t’écorche pas

Mais non ça y est 

ça saigne tu pleures 

t’es tombée

Viens on va se soigner

Agnus dei qui tollis

Et descend le premier des pommiers d’Asturies

Je te mènerai là aux fleurs qui se détachent elles vont donner du fruit

Je te mènerai

Nous descendrons la pente

Courant nous lâchant pas la main

Courant au même âge, le temps même couleur

Nous portera dans l’arcade d’un arc en ciel

Et dans la nuit du jardin tout près du citronnier

Contre ton père grand

Ce petit vieux qui pleure du souci de te changer les couches

Et tout près du citronnier qui sent fort fort la nuit

Dans les voltiges des élans des eucalyptus qui dorment

Il te montrera là bas

Comme le notre feu qui chauffe qui chauffe

Comme un coeur brûlant qui t’ouvre sa chair pour que tu ne pleures pas

Il te montreras là bas

Les feux de la St Jean qui font écho et s’allument.

Regarde, regarde

Un autre un autre qui répond dans la nuit et te fait ouvrir grands les yeux vers l’espérance

Maman montre moi le livre

Apprends moi lles lettres

« B » tu vois c’est une autre lettre

Regarde une barre une ronde

Regarde apprends cherche là sur la ligne

Et ton petit doigt se pose sur la lettre

« B »

Un autre !

C’est l’histoire

Dors, écoute

C’est l’histoire d’une puce tiens ! qui a attrapé une puce

Ça doit être drôle tiens

Une puce qui se gratte ! 

Plus minuscule qu’une puce et qui se cache où

Devine

Tu sais ?

Et je glisse mes mains dans tes cheveux

Pus fous que les miens, j’ai gagné !

Encore plus fous et indomptables que les miens !

Gagné !

Je les glisse entre mes doigts

Les roule si fins

Qu’est ce qu’ils sont doux quand il effleurent et prennent confiance sur ma joue

Je sens ton odeur

Je te respire tu me nourris

Il y a lait compote et bonbons

Je te pose en poussette, on va faire les courses

Accroche-toi bien

Tu n’as pas froid ?

Tu fais non de la tête

Pot monnaie maman

Pot monnaie

Qu’est ce que tu veux t’acheter ma Luz

Des bonbons ?

Tes yeux s’ouvrent grands dans les miens

Maman

Des liv

Des liv maman

Montre moi, glisse mon petit doigt

Apprends moi de lire.

C’est doux ton petit corps contre le mien qui s’endort

C’est doux il me respire il se calme et calme mon coeur

Qui souffle l’angoisse

Pourquoi m’ a t-elle retiré le travail ?

Comment vais je nourrir et calmer les flots de cris de l’enfant 

Il ne comprend pas

Où je l’ai jeté au monde

On monte!

Elle est lourde la poussette, on monte, il faut que tu dormes maintenant

Dans le cliquetis des jouets qui distrayent ton regard t’apprennent les formes et les rondeurs

On monte l’avenue qui passe tout près de St Serge où j’aime t’amener respirer l’encens

C’est une langue qui nous ouvre au mystère des prières 

La course d’un traineau lointain que ta grand mère rêvait pour toi

Te couvrir de pelisse et dans la folie des neiges heurter heurter la course du temps là-bas

Toi ma peau brune

Elle n’a pas la même couleur

La blancheur des neiges et les sonorités de slaves qui cloueraient le bec à la pharmacienne

Elle pose ses doigts griffus sur le froid de sa balance

Be

Be

Grandit

Be

Be a pris du poids

Be

Be

Ne plonge pas encore dans l’eau des petits nageurs

Mais 

be 

Be s’est fait de amis

Et du bout de sa pelle dessine déjà ce qu’elle voudra du palais des grands

Pam

Pam

Frappe des mains le guignol du jardin des buttes

Pam

Pam

On ouvre une autre scène

On quitte Paris

C’est trop difficile loin

Regarde si c’est joli la petite place qu’ouvrent les lauriers

Regarde la grand rue qui te veut 

Tu défiles pour l’augurer

On est bien là

Plus de portes de métro à enjamber haut la poussette les portillons qui coincent et les passants qui nous courent dans les pieds

On est bien là sous la comptine de cloches

Tu vas gagner l’école

Maman je vais apprendre les livres

Et tu remplis ton cartable de tous ceux qu’on t’a donnés

Où tu vas comme ça chargée 

apprendre à vous rattraper

Pam

Pam

Vite vite la cloche et les enfants que tu rejoins pour jouer

J ‘ai un amoureux maman 

Comment déjà ?

Oui

Et qu’est ce qu’il fait son père

C’est le fils du charcutier

J’éclate de rire

Ah non

Écoute la puce qui saute sur sa puce et lui gratte le dos

Je n’aime plus l’histoire

Trouve en une autre

C’est l’histoire des couleurs des petits animaux

Viens on va apprendre les couleurs

Rouge le coq qui ouvre l’arène et 

Pic

Pic 

lève sa crête vers un chien

Wouah

Wouah

Écoute comme il t’accompagne, combien tu le tiens en laisse alors qu’il est tout petit tout petit

Qu’il te lèche

Tu sens c’est humide dans ta petite main un cookie

Et un instant il te mange la bouche de son museau noir et pointu comme une perle

Oh qu’il est joli ton collier ma Luz

Oui il est bien dans la robe turquoise en decolleté  v

v

v

Maman je peux ouvrir ce bouton 

Mais tu ouvres ton décolleté ma Luz

Oui c’est là que les hommes quand elle me porte 

Regardent la peau de mamie

J’en veux moi

Je veux un corps de rêve

Maman mets moi du rouge à lèvres 

Tu veux ?

Oui comme toi

Donne moi ta sucette

Calme le babil de tes lèvres je pose le raisin

Et te voilà maman QUI POUSSE TA POUSSETTE

ET UN ET DEUX ET TROIS 

LA collection de tes enfants

Pou

Pee

Pou

Pee

Regarde elle fait pipi celle là

Quand je lui donne le biberon

Sens comme elle est bonne la corolle

Que tu m’as offerte au bon marché

On sent on plonge toutes deux sur le froid de la peau ronde des joues de tes poupées qui nous aiment de leurs cils plantés

rond 

des yeux de porcelaine 

confiantes confiantes qu’est ce qu’elles nous couvrent de l’amour qu’il faut pour poser les pieds

Un

Deux

Un

Deux 

lâche les petites roues

Àh y est !

un

Deux

Un deux

Tu t ‘élances

Un deux de rayons des vélos aux roues des patinettes

Que je suis fière ma Luz 

t’es douée

Douée

Bien plus douée que moi

Et on se regarde on rie on s’aime

On est deux maintenant deux à s’élancer ensemble dans la course où tu vas continuer 

grandir

Ton regard est beau sous le grand cèdre qui nous protège

Ton regard est beau j’aime m’y plonger tellement

Pour te couvrir de baisers

Je vais te manger tellement je t’aime

Tellement je voudrais te remercier

De quoi

Maman ?

Des bonbons que je tends que tu aimes

De ce bonbon que je prends et soulève

Ta tête petite petite crève l’immensité du ciel

Je te soulève fort là

Notre dame

Je sens le pli de ton habit nous entourer et je pleure

De la douceur qui nous rassemble comme une ronde de rubans

Les rubans que ma mère au matin attachait en deux couettes mes cheveux pour fermer le cartable et aller moi aussi apprendre à étudier

Étudier

La rondeur de tes traits

Étudier les apprendre les yeux fermés

Et puis du crayon les reporter

Apprendre la couleur comme toi pour remplir les formes 

quand le petit coq rouge saute sur le dessin

Bleu

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