LUZ.2
Ho hisse
Ho hisse
Mais je ne comprends pas on t’a enlevé ton travail !
Viens monte, maintenant que tu es réveillée
Bois tête on va monter fouler es herbes du jardin aux buttes
Petits pieds sans souliers
Foule nus les herbes
Tu apprends à marcher
Pam
Pam
Font les mains de la marionnette du théâtre d’enfants
Pam
Pam
Maman je veux monter sur l’âne et les clochettes
Je veux grimper sur la charrette, que tu mes suives
Ça monte et descend près de la cascade
Elle est rugueuse la pierre à la butte
Elle est rugueuse ne t’écorche pas
Mais non ça y est
ça saigne tu pleures
t’es tombée
Viens on va se soigner
Agnus dei qui tollis
Et descend le premier des pommiers d’Asturies
Je te mènerai là aux fleurs qui se détachent elles vont donner du fruit
Je te mènerai
Nous descendrons la pente
Courant nous lâchant pas la main
Courant au même âge, le temps même couleur
Nous portera dans l’arcade d’un arc en ciel
Et dans la nuit du jardin tout près du citronnier
Contre ton père grand
Ce petit vieux qui pleure du souci de te changer les couches
Et tout près du citronnier qui sent fort fort la nuit
Dans les voltiges des élans des eucalyptus qui dorment
Il te montrera là bas
Comme le notre feu qui chauffe qui chauffe
Comme un coeur brûlant qui t’ouvre sa chair pour que tu ne pleures pas
Il te montreras là bas
Les feux de la St Jean qui font écho et s’allument.
Regarde, regarde
Un autre un autre qui répond dans la nuit et te fait ouvrir grands les yeux vers l’espérance
Maman montre moi le livre
Apprends moi lles lettres
Bé
Bé
« B » tu vois c’est une autre lettre
Regarde une barre une ronde
Regarde apprends cherche là sur la ligne
Et ton petit doigt se pose sur la lettre
« B »
Bé
Bé
Un autre !
C’est l’histoire
Dors, écoute
C’est l’histoire d’une puce tiens ! qui a attrapé une puce
Ça doit être drôle tiens
Une puce qui se gratte !
Plus minuscule qu’une puce et qui se cache où
Devine
Tu sais ?
Et je glisse mes mains dans tes cheveux
Pus fous que les miens, j’ai gagné !
Encore plus fous et indomptables que les miens !
Gagné !
Je les glisse entre mes doigts
Les roule si fins
Bé
Bé
Qu’est ce qu’ils sont doux quand il effleurent et prennent confiance sur ma joue
Je sens ton odeur
Bé
Bé
Je te respire tu me nourris
Il y a lait compote et bonbons
Je te pose en poussette, on va faire les courses
Accroche-toi bien
Tu n’as pas froid ?
Tu fais non de la tête
Pot monnaie maman
Pot monnaie
Qu’est ce que tu veux t’acheter ma Luz
Des bonbons ?
Tes yeux s’ouvrent grands dans les miens
Maman
Des liv
Des liv maman
Montre moi, glisse mon petit doigt
Apprends moi de lire.
C’est doux ton petit corps contre le mien qui s’endort
C’est doux il me respire il se calme et calme mon coeur
Qui souffle l’angoisse
Pourquoi m’ a t-elle retiré le travail ?
Comment vais je nourrir et calmer les flots de cris de l’enfant
Il ne comprend pas
Où je l’ai jeté au monde
On monte!
Elle est lourde la poussette, on monte, il faut que tu dormes maintenant
Dans le cliquetis des jouets qui distrayent ton regard t’apprennent les formes et les rondeurs
On monte l’avenue qui passe tout près de St Serge où j’aime t’amener respirer l’encens
C’est une langue qui nous ouvre au mystère des prières
La course d’un traineau lointain que ta grand mère rêvait pour toi
Te couvrir de pelisse et dans la folie des neiges heurter heurter la course du temps là-bas
Toi ma peau brune
Elle n’a pas la même couleur
La blancheur des neiges et les sonorités de slaves qui cloueraient le bec à la pharmacienne
Elle pose ses doigts griffus sur le froid de sa balance
Be
Be
Grandit
Be
Be a pris du poids
Be
Be
Ne plonge pas encore dans l’eau des petits nageurs
Mais
be
Be s’est fait de amis
Et du bout de sa pelle dessine déjà ce qu’elle voudra du palais des grands
Pam
Pam
Frappe des mains le guignol du jardin des buttes
Pam
Pam
On ouvre une autre scène
On quitte Paris
C’est trop difficile loin
Regarde si c’est joli la petite place qu’ouvrent les lauriers
Regarde la grand rue qui te veut
Tu défiles pour l’augurer
On est bien là
Plus de portes de métro à enjamber haut la poussette les portillons qui coincent et les passants qui nous courent dans les pieds
On est bien là sous la comptine de cloches
Tu vas gagner l’école
Maman je vais apprendre les livres
Et tu remplis ton cartable de tous ceux qu’on t’a donnés
Où tu vas comme ça chargée
apprendre à vous rattraper
Pam
Pam
Vite vite la cloche et les enfants que tu rejoins pour jouer
J ‘ai un amoureux maman
Comment déjà ?
Oui
Et qu’est ce qu’il fait son père
C’est le fils du charcutier
J’éclate de rire
Ah non
Écoute la puce qui saute sur sa puce et lui gratte le dos
Je n’aime plus l’histoire
Trouve en une autre
C’est l’histoire des couleurs des petits animaux
Viens on va apprendre les couleurs
Rouge le coq qui ouvre l’arène et
Pic
Pic
lève sa crête vers un chien
Wouah
Wouah
Écoute comme il t’accompagne, combien tu le tiens en laisse alors qu’il est tout petit tout petit
Qu’il te lèche
Tu sens c’est humide dans ta petite main un cookie
Et un instant il te mange la bouche de son museau noir et pointu comme une perle
Oh qu’il est joli ton collier ma Luz
Oui il est bien dans la robe turquoise en decolleté v
v
v
Maman je peux ouvrir ce bouton
Là
Là
Mais tu ouvres ton décolleté ma Luz
Oui c’est là que les hommes quand elle me porte
Regardent la peau de mamie
J’en veux moi
Je veux un corps de rêve
Maman mets moi du rouge à lèvres
Tu veux ?
Oui comme toi
Donne moi ta sucette
Calme le babil de tes lèvres je pose le raisin
Et te voilà maman QUI POUSSE TA POUSSETTE
ET UN ET DEUX ET TROIS
LA collection de tes enfants
Pou
Pee
Pou
Pee
Regarde elle fait pipi celle là
Quand je lui donne le biberon
Sens comme elle est bonne la corolle
Que tu m’as offerte au bon marché
On sent on plonge toutes deux sur le froid de la peau ronde des joues de tes poupées qui nous aiment de leurs cils plantés
rond
des yeux de porcelaine
confiantes confiantes qu’est ce qu’elles nous couvrent de l’amour qu’il faut pour poser les pieds
Un
Deux
Un
Deux
lâche les petites roues
Àh y est !
un
Deux
Un deux
Tu t ‘élances
Un deux de rayons des vélos aux roues des patinettes
Que je suis fière ma Luz
t’es douée
Douée
Bien plus douée que moi
Et on se regarde on rie on s’aime
On est deux maintenant deux à s’élancer ensemble dans la course où tu vas continuer
grandir
Ton regard est beau sous le grand cèdre qui nous protège
Ton regard est beau j’aime m’y plonger tellement
Pour te couvrir de baisers
Je vais te manger tellement je t’aime
Tellement je voudrais te remercier
De quoi
Maman ?
Des bonbons que je tends que tu aimes
De ce bonbon que je prends et soulève
Ta tête petite petite crève l’immensité du ciel
Je te soulève fort là
Notre dame
Je sens le pli de ton habit nous entourer et je pleure
De la douceur qui nous rassemble comme une ronde de rubans
Les rubans que ma mère au matin attachait en deux couettes mes cheveux pour fermer le cartable et aller moi aussi apprendre à étudier
Étudier
La rondeur de tes traits
Étudier les apprendre les yeux fermés
Et puis du crayon les reporter
Apprendre la couleur comme toi pour remplir les formes
quand le petit coq rouge saute sur le dessin
Bleu